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certifié bio et équitable
Nos produits Terra Etica sont
certifiés par un label de commerce
équitable et le label Bio européen -
torréfaction artisanale
Nous torréfions nos cafés
lentement avec une courbe de
torréfaction qui révèle les
arômes de chaque origine -
coopératives de producteurs
Nous sommes en lien direct avec 53
coopératives qui se mobilisent pour
maintenir l'agriculture paysanne -
scop située à Pessac (33)
Nous sommes une coopérative de
salariés : chez nous, l'humain prime
sur le capital
04.10.24
Règlement contre la déforestation importée, qu’en est-il ?
L’Union européenne, deuxième destructeur de forêts tropicales après la Chine, est à l’origine de 16% de la déforestation mondiale par le biais de ses importations, majoritairement de soja et d’huile de palme, mais aussi de café, cacao, bovin, caoutchouc et bois, selon le WWF. Le règlement contre la déforestation importée pourrait permettre une baisse de la déforestation globale de 10%, selon l’étude d’impact de la Commission.
Il devait être mis en œuvre à partir de janvier 2025.., mais la Commission européenne en a décidé autrement avec un report d’entrée en application de 12 mois. Un règlement qui devra être à nouveau voté par le Parlement et le Conseil de l’Union européenne, et donc potentiellement allégé par la même occasion. Le règlement devait imposer aux importateurs, fabricants et commerçants, de prouver la traçabilité des produits via des données de géolocalisation fournies par les producteurs ainsi que des photos satellitaires.
Une initiative saluée à l’époque par l’acteur de commerce équitable que nous sommes, puisque les prix très bas payés par les multinationales ont été les moteurs de la déforestation. Cependant, le sujet de ce règlement va au-delà d'une question de conformité et rejoint directement la question de répartition de la valeur et de la rémunération des producteurs.
Quels sont les enjeux pour les coopératives de producteurs ?
Un des risques de ce règlement pour les producteurs est d’être exclus du marché, car ils sont pour certains dans l’incapacité de fournir les données demandées, et pour d’autres, dépendants d’acheteurs qui font ce travail de référencement, mais qui conservent les données pour eux. Dans ce cas, ils perdent toute autonomie et pouvoir de négociation par rapport à l’acheteur.
L’avantage pour nos coopératives partenaires, c’est qu’elles sont déjà certifiées bio et donc maîtrisent déjà les procédures et une partie des outils pour enregistrer les données (nombre de membres, parcelles, volume de productions) demandées par le règlement contre la déforestation importée.
Elles ont déjà un système de traçabilité à la parcelle, un système de contrôle interne avec des audits annuels par un organisme certificateur. Cependant, elles n’ont pas encore toutes les données demandées par l’UE, et il reste donc des coûts supplémentaires pour renforcer les systèmes en place et collecter ces informations. Des coûts et des efforts moindres par rapport aux coopératives non certifiées Agriculture Biologique.
Comment accompagnons-nous les producteurs ?
L’importance pour notre SCOP est que les coopératives puissent internaliser ces compétences de référencement et de récolte de données sur leurs parcelles. Nous essayons d’accompagner au mieux les coopératives sur ce règlement. Elles sont souvent mal ou tardivement informées. Elles ont besoin d’être sensibilisées et formées sur ces réglementations. Selon les pays, certaines ONG ou organismes publics sont présents. Il y a aussi un appui financier de notre part, leur permettant d’acheter des tablettes ou GPS afin qu’elles puissent réaliser elles-mêmes le géoréférencement.
Quels moyens donnons-nous aux producteurs pour répondre à ces réglementations ?
Ce règlement serait une avancée significative pour l’Union européenne qui oblige tous les importateurs à tracer les produits qu’ils vendent aux consommateurs. Mais à l’heure actuelle, il ne dit pas clairement qui doit assumer les coûts. Cela dépend de la bonne volonté de chacun… pas simple.
Nous savons que la question de l’impact environnemental de l’agriculture, quel que soit le type de culture, repose avant tout sur une question de prix. Avec un faible revenu, les producteurs sont dans un cercle vicieux (déforestation, travail des enfants…). Bien évidemment, tout le monde est d’accord et conscient des défis et de l’urgence pour l’amont des filières de mieux concilier production, environnement et biodiversité.
Aujourd’hui, l’industrie demande aux producteurs :
- D’augmenter/stabiliser leur production pour répondre à la demande,
- De développer des innovations pour des cultures plus durables, plus compétitives et plus attractives pour que les jeunes restent,
- De s’assurer des revenus durables (minimum et stables)
Et tout cela dans un contexte de changement climatique, de baisse de fertilité et d’érosion des sols, de pression foncière…
Quels moyens donnons-nous aux producteurs pour répondre à tout cela ? Que faisons-nous en termes de prix ? Comment allier des cultures durables, des matières premières toujours plus qualitatives et des producteurs qui vivent dignement de leur savoir-faire ?
Le commerce équitable est l’un des leviers pour permettre aux producteurs de vivre dignement, d’améliorer leurs cultures et de faire face au changement climatique et d’avoir la capacité financière d’entrer en conformité avec les réglementations à venir.