Dans les montagnes du Chiapas, au sud du Mexique, une région qui fournit un tiers du café du pays, les coopératives CESMACH et MAJOMUT cultivent à plus de 1300 mètres d'altitude un café d’exception à l’ombre des arbres, perpétuant ainsi leur savoir-faire tout en faisant face aux turbulences provoquées par la hausse des prix du café. De retour de mission, Guillaume, agronome de notre groupe coopératif, partage les dernières nouvelles de nos deux coopératives partenaires.

Les coopératives, un pilier essentiel pour les caféiculteurs mexicains

Nous vous expliquions dans un précédent article les causes et conséquences de la flambée des prix du café. Cette augmentation qui semble bénéfique en apparence, entraîne des tensions financières pour les coopératives qui doivent disposer de fonds suffisants pour acheter la récolte des producteurs au prix du marché. C’est grace à des contrats signés avec les engagements du commerce équitable de certains clients, que les coopératives peuvent garantir un prix stable et juste et maintenir une offre attractive pour les producteurs. 

Des producteurs qui, en s’unissant en coopérative, renforcent leur pouvoir de négociation face aux acheteurs et obtiennent des prix justes faisant face aux fluctuations du marché. Au-delà de cet aspect commercial, les coopératives jouent un rôle clé en apportant divers services essentiels : formation aux techniques agricoles, recherche et amélioration des caféières, accès à des financements, atelier de déparchage propre à la coopérative ainsi que l’accompagnement dans la mise en conformité avec des réglementations telles que le règlement récent contre la déforestation importée. 

En ce qui concerne ce règlement exigeant des producteurs des données précises sur chaque parcelle, les coopératives mexicaines CESMACH et MAJOMUT disposent déjà de systèmes de géolocalisation avancés. Elles sont ainsi pleinement en mesure de fournir toutes les informations requises pour s’y conformer, d’autant plus que son application a été reportée à 2026.

Grâce à leur regroupement en coopérative, les producteurs ne sont pas seuls face aux défis économiques et réglementaires d’un marché en constante évolution. En leur assurant un soutien technique, financier et commercial, les coopératives et leurs partenaires engagés dans un commerce équitable jouent un rôle essentiel dans la pérennisation de la filière café, garantissant à la fois des revenus plus justes pour les producteurs et une production répondant aux exigences internationales.

Recherche et développement de caféières résilientes

Dans la région du Chiapas, durement touchée par la rouille entre 2013 et 2015, de nombreuses coopératives de caféiculteurs n’ont pas survécu à la crise. Face à cette épreuve, les producteurs ont intensifié leurs efforts de recherche pour repérer les variétés de café plus résistantes, comme les Bourbons et les Anacafé 14 que l’ont retrouvent aujourd’hui dans leurs parcelles.

Chez MAJOMUT, chaque producteur dispose de sa propre pépinière et s’engage activement dans la rénovation des caféiers. Ce travail constant est essentiel pour préserver la productivité et garantir des récoltes de qualité sur le long terme. La coopérative a récemment investi dans une parcelle expérimentale de 8 000 m² où diverses variétés de caféiers sont cultivées afin d’identifier celles qui se révèlent les plus résilientes et les mieux adaptées aux conditions locales.

Parallèlement, les producteurs ont suivi le mois dernier une formation sur la bio-fabrication d’engrais naturels auprès des membres de la coopérative COMSA au Honduras, réputée pour son expertise sur les biofabriques. Grâce à ces fertilisants naturels, COMSA a considérablement amélioré le rendement de ses caféiers, un modèle dont s’inspirent désormais les producteurs de MAJOMUT pour renforcer la santé et la productivité de leurs cultures.

Dégustez leur café de terroir bio et équitable origine Mexique